• Faire du Temps, Yves Drolet

    Faire du Temps, Yves Drolet

    Faire du Temps

      

     

    Ils dorment les employés au gouvernement du bonheur enregistré.

    J’ai été cogné à leurs portes toute la semaine passée.

    J’ai pris un temps fou à leur téléphoner.

    Je n’ai jamais eu de réponse.

     

    Et comme j’étais penaud,

    Dans mon coin à me demander

    Ce que je faisais là,

    À regarder le monde s’envoyer en l’air

    (Pas dans le sens commun)

    Mais plutôt dans le sens de se lancer des bombes qui les envoient en l’air.

    Je trouve cela triste 

    Et comme…

     

    Oh! Laissez faire.

     

    Je me suis tanné

    Et revenant chez moi,

    Un moment quelque peu désespéré

    Et plus emmerdé que je l’étais avant,

    Je me suis assis là, sur le coin de rue, sur un trottoir;

    Et j’ai fait du temps.

     

    Vous savez quand on est là,

    Juste là,

    Sans rien demander, juste pour y être

    Et goutter le silence

    Autant que faire se peut.

     

    Je ne sais pas vous,

    Mais moi j’aime faire du temps.

    J’ai comme, alors, l’impression que le temps

    Ne peut plus passer sans moi,

    Même si je sais comme vous tous que le temps

    N’est que le fait de ma conscience.

     

    À ces moments,

    Quand je fais du temps,

    Quand j’arrête de penser

    Pour laisser passer,

    Alors…

     

    Il me semble que tout est là avec moi,

    Que tout est là m’accompagnant;

    Que la rue,

    Les automobiles,

    Les gens,

    Ceux que j’aime surtout

    Et vous les poètes,

    Vous qui murmurez dans le silence

    Et faites de ce silence un être précieux

    Dans lequel se glissent des mélodies;

    Gave suave,

    Plein de délices et qui fomente

    La présence au sein de ce monde, sans dieu, 

    Sans lieu…

    Vous, qui m’invitez à encore plus de silence 

    Pour vous retrouver tout au fond,

    Nous les laborieux… 

     

    Shhhht…

    Laissons passer

    Et prends conscience : Yves du je suis,

    Dans l’admirable,

    Le monde qui baigne,

    Je suis,

    Et qui est le je suis,

    Dans toute sa splendeur,

    L’ineffable qui a fait tout ça,

    Juste pour en délecter, suave, les plus moments, le plus précieux.

     

    Comme celui-ci,

    Juste de savoir,

    Sans nous voir,

    Sans nous parler,

    Juste savoir que tous vous êtes là

    Participant avec moi

    À ce je suis

     

    Alors,

    Il me vient une grande chaleur

    Qui m’immerge,

    Me remplit,

    S’empare du  je suis le monde

    Pour se répandre

    Et semer en lui,

    Le monde,

    Cette joie,

    Cette petite étincelle de bonheur

    Qui, je le souhaite, vous atteindra

    Un moment,

    Quelque part, quand à votre tour vous ferez du temps,

    Pour goutter :

    Je suis

    Le monde;

    Et alors partager ensemble cette étincelle qui en nous tous grandira

    Pour devenir un brasier…

     

    Je…

    Ce que je vous souhaite :

    À nous le monde.

      

    Yves Drolet

    2012-01-06

    Musique : Bach, Jésus, joie des désirs humains.

     

    « Ne dis pas Au Revoir, lettre d'hiver, 3 ième, Cadet/ÉloixLe temps n'existe pas sans toi... Régine Foucault. (Répliqueà: Faire du Temps, Y.D.) »
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  • Commentaires

    1
    Samedi 7 Janvier 2012 à 13:20

    Je sais pas faire du, temps, il ne fait que passer ici, bien trop vite alors je voudrais bien en tricoter un bon morceau qui passe lentement !

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    2
    Samedi 7 Janvier 2012 à 13:27

    Le temps file, file... Mais il ne fait pas laine qui protège de son vent vers autre temps.

    Merci Marine D.  

    3
    Bernadette R
    Samedi 7 Janvier 2012 à 16:30

    Arrê, ter le temps...Doux rêves, oui sans doute mais j'aime aussi partager du temps.. et parfois avoir du temps est tellemnt rare dans le quotidien que cela deviens précieux , alors cela devient sans doute , prendre du bon temps.....

    4
    Samedi 7 Janvier 2012 à 23:52

    Je pense Bernadette que cette philo est "de bon temps"; partager du temps... prendre du bon temps.

     

    5
    Mercredi 11 Janvier 2012 à 07:23

    Le poème d'Yves m'a finalement donné envie d'écrire un petit texte, merci donc à l'inspirateur ! Et à toi Paul-André...

    6
    Mercredi 11 Janvier 2012 à 07:35

    Merci à toi Marine pour cette lumière poétique ajouté au temps d'Yves et à ce Blog.

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