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Noel en ces bons temps, pad.
Il y a toujours un souvenir
Qui persiste dans l’avenir
D’un premier Noël,
Le tout premier qu’on se rappelle.
Peut-être étais-je encore à l’âge préscolaire,
Où est-ce la « première » ?
Mais c’était un dur hiver
À la neige abondante, au froid de misère.
Pas de doute : Noël serait tout blanc.
Et moi, l’enfant,
Avec toute l’énergie du croyant,
Je priais l’autre Enfant :
« Je ne sais pas ce que je veux…
Dehors j’ai mon Bonhomme, mes amis, mes jeux;
Dedans, j’ai chaud, je mange tant que je veux,
J’ai une grande famille… Je pense être heureux.
Mais si tu le veux,
Laisse-moi… Hum… Qu’importe ! Ce sera merveilleux. »
Cette époque était de celles d'un Picsous*
D'un avaricieux propriétaire d’usine
Où la moitié d’une ville sans le sou
Fabriquait la soie, la mousseline.
Et tout comme ce rustre vieillard
Pour qui le profit pesait plus que la vie
À l’approche de Noël, son cœur adouci,
Préparait une grande Fête pour ses apprentis.
Elle avait toujours lieu le samedi
Précédant le Jour béni
Et seules les familles des employés
Étaient invités en nombre déterminé.
Car grande étaient les familles en ces temps…
Un samedi donc, une de mes sœurs me dit :
« Viens et ta petite sœur aussi;
On va à l’usine voir le Père Noël. »
Vous imaginez ? J’étais au ciel.
On a marché dans la neige tous les trois,
Marmottant tous les Chants,
Gambadant, léger comme des cerfs-volants,
Sans même sentir le grand froid.
On est enfin arrivé à la Grande Usine
Où, après avoir enlevé nos paletots et bottines,
Un gros chocolat chaud nous fut servi,
Des petits gâteaux, des fruits, c’était le Paradis.
Le Grand Président a fait son discours,
La chorale a chanté tout son amour
Et tous se sont rapprochés
De l’immense sapin illuminé.
Nous vivions un conte de Fée
Les yeux grands, d’émois presque étouffés.
S’est avancé le gendarme Casse-Noisette,
En bandoulière un sac plein de lettres…
En grande pompe le Père Noël l’a suivi
Sur le dos, une poche bien garnie.
Mère Noël, les lutins… Tous les amis.
Les aides vidèrent le grand sac sous le sapin,
Le gendarme prit son air hautain,
Prit les lettres en mains
Et se mit à appeler les gamins…
Puis mon tour vint
D’aller m’assoir sur les genoux du Père Noël,
De recevoir mon butin
Et prestement déguerpir comme un lapin.
Ce ne fut pas long;
Le ruban et le chou s’envolèrent,
Le papier finit en chiffon…
Et ce fut la révélation …
Un avion !
Je vais taire notre retour à la maison
Car de cet instant d’éblouissement,
Plus rien ne reste à ma mémoration
Que l’avion et la dinde reçue comme de raison.
Vous direz…
Il en a fait des voyages,
En a visité des mirages,
En a plané des nuages…
Imaginez !
Un avion chasseur
Qui fait du bonheur…MP3: Good Times.
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Commentaires
Merci Marine.
C'est en s'émerveillant des souvenirs d'enfance qu'on trouve la Fête encore magnifique. Et toi, tu dois le lire dans les yeux de Julie aussi.
3Bernadette RMardi 18 Décembre 2012 à 11:47Le premier Noêl, qui reste le plus beau de tous les souvenirs de cette journée si particulière reste a jamais dans le coeur, la mémoire,......Sans doute pour sa magie qui parfois se s'oublie adulte...Mais je te souhaite de l'avoir encore pour que toujours le rêve perdure pour toi cher Paul-André.
4Paul-AndreMercredi 19 Décembre 2012 à 03:26
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J'aime tes souvenirs de Noël Eloix, et je sens ta joie et tout ce pétillement dans ta tête et tes yeux !
Bises