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    Le hêtre de la Fontaine, Marine Lou Poeyou, Emprises de Brises

     

     

     

     

    Alangui

    Sa ramure

    Flottant au vent

    Le vieux hêtre vénérable

    Au bord de la fontaine

    Bruisse du temps qui passe

    Je l'entends

    Dérouler sa musique de lumière

    Dépouillée des ragots

    Dont j'ai muré l'entrée

     

    Je l'entends qui nous parle

    De la sève qui se reposera

    Dans la gangue de l'hiver

    Mais remontera au printemps

    Vers un olympe azuréen

     

    Il nous faut un ciel bienheureux

    Des sourires pour renaître

    La branche blessée repoussera

    L'espoir est dans la terre

    Une immense promesse

     

     

    De sa substance naissent

    Des notes

         Des mots

                 Des lettres

                   Des contes

     

    Reconverti quelque part en boite à livres

    Le vieil arbre de la fontaine

    Murmure le flot des vies

    Et nous berce

    Il récite le cours des âges

    Il sait mieux que personne

    La force de nos amours

     

     

     

    Marine D.

    Octobre  4, 2019

     

     

     

    http://emprises-de-brises.over-blog.com/2019/10/le-hetre-de-la-fontaine.html?fbclid=IwAR0QuBtUl-J2DgXyV0XgKSRnvTVNJfLB-OQS-eK0gKy-ANF_IPU0o-4xzjs

     

     

    MP3: Eva Hollbrook, Mandolin.

     

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  • Voeux d'hiver

     

    La neige, légère, tourbillonnait dans le vent, puis frappait le pare-brise en éclatant tel un gros flocon étoilé.

    Déjà l'autoroute du nord perdait sa couleur de macadam pour cette neige toute blanche des champs alentour. Noël avait été pauvre en chemins tout blanc mais le 1er de l'An sortait sa tempête traditionnelle pour accueillir dans ses langes blancs ce bébé tout frêle, tout nouveau.

    Quelques jours plus tôt, un autre enfant était né d'une tradition déjà millénaire, d'une célébration du Divin.

    Dans cette orgie de neige tombant au sol il fallait être très prudents et maîtriser ce carrosse moderne à moteur. La voiture n'avait que 3 mois mais facile à manœuvrer; la vitesse n'avait pas sa place et si tôt en après-midi nous serions bientôt à l'abri dans le boisé au chalet des amis. Surprise ! Une longue côte à 45 degrés à grimper nous attendait avant de rejoindre ledit chalet… La voiture étant bien chaussée pour l'hiver elle grimpa l'obstacle sans rechigner.

    Dire que dans les 2 prochains jours nous ferions de la luge dans cette même côte et tomberions plusieurs fois à la remontée; qu'importe, la voiture restait bien sagement au stationnement.

    Rapidement la noirceur vint après notre arrivée. C'était l'heure de la première ripaille du repas du Jour de l'An préparé par les couples présents et mis à réchauffer sur le vieux poêle à bois dont le feu ronronnait comme le chat de la maison. Dinde et tourtières, ragoût et patates furent près en quelque minutes; la nappe aux couleurs de Noël apparut sur la table et les couverts léchèrent toutes ces bonnes choses cuisinées avec amour. Le vin gagna le centre de la tablée et les coupes se remplirent; le ton était donné et la soirée s'annonçait longue et riche en réjouissances.

    Les desserts étaient gargantuesques et très sucrés allant de la tarte au sucre à la bûche de Noël, de la crème glacée au sirop d'érable de l'année précédente. Personne n'avait le diabète et tous se gavèrent à volonté.

     

     

    L`électricité étant débranchée pour la durée de l'hiver, c'est à la lampe à l'huile que nous célébrions et ripaillions; celle-ci trônait au centre de la table donnant un aspect vieillot au décor tandis que quelques chandelles vacillaient leur flamme sur le comptoir.

    Le vin et le sucre faisant tranquillement effet d'ensommeillement, munis d'un thermos de café et chacun d'une tasse à boire, on sortit tous sur le perron pour observer la nuit et cette neige qui n'avait cesse de tomber du ciel comme pour ensevelir sous elle tous les péchés des hommes commis l'an précédant. Déjà nos voitures n'étaient plus que des monticules méconnaissables dans leur forme.

    Blanc de blanc, du blanc partout, rien que du blanc et des arbres nus jouant à cache-cache avec la neige, apparaissant tantôt comme des fantômes et disparaissant dans un tourbillon de lainage blanc.

    Il était temps de rentrer et nettoyer les restes du festin gargantuesque.

    Puis, sur la table, les jeux de sociétés remplacèrent les plats, méticuleusement vidés et laver. Le vin se remis à couler dans les verres, accélérant la sensation de sommeil. Les jeux furent brefs et chaque couple gagna sa chambrée pour un sommeil bien mérité. Par la fenêtre non masquée la neige continuait à blanchir le ciel et le sol. On pouvait s'imaginer dormir sur son oreiller et son matelas, moelleux comme des plumes d'oies, bien emmitouflé dans un sleeping bag. 

    Pas un bruit ne vint troubler cette première nuit, pas même un hurlement de loup ou le cri d'une chouette. Très fatigué du voyage, un peu dans les brumes du vin et l'estomac bien gonflée, tous dormirent comme des bûches tandis que le poêle brûlait ses dernières bûches prudemment virant à la cendre tout en diffusant suffisamment de chaleur pour empêcher le gel à l'intérieur.

     

     

    À notre réveil, craignant un peu le froid c'est tout en précaution que nous récupérions nos vêtements… Alleluia ! Notre hôte avait rallumé le poêle aux petites heures pour réchauffer les lieux. Pour l'instant il s'était rendormi sur le couch de la cuisine et nous l'avons laissé dormir encore un peu.

    Le café coula à flot, le déjeuner fut copieux et nous étions prêt pour une journée de plein air.

    La neige avait cessé de tomber et un épais tapis couvrait le sol; sortant la luge, chacun son tour se laissa glisser à vive allure dans cette côte en 45 degrés espérant ne pas s'écraser sur les arbres en bas. Une piste-chemin forestier assez large faisait tampon et frein entre eux et nous.

    On fit du ski de fond et de la raquette dans les bois, le tout entrecoupé d'un dîner, d'un petit somme et d'un souper aussi gargantuesque que la veille.

    Un fermier vint nous chercher avec une sleigh et ses chevaux pour une tournée du village en contre-bas de notre bois et un arrêt à la brasserie du coin.

    Puis vint le dodo de la nuit…

    La levée du corps du lendemain fut un peu plus pénible, un peu brûlés que nous étions de tous ces "exercices" de la veille un peu éreintants pour des gens de la ville…

    Bien repus du déjeuner, chacun ramassa ses effets; l'heure du retour "en ville" avait sonnée.. On se promit de se revoir pour un autre séjour mémorable en hiver.

    On déneigea les voitures et, à la queue leu leu on descendit cette fameuse côte que le fermier était venu dégager avec son tracteur.

    C'est sous un ciel bleu et ensoleillé qu'on regagna la grande ville par une autoroute bien dégagée et ensablée.

     

     

     

    Il a neigé toute la journée aujourd'hui couvrant le sol de la petite ville de notre enfance…

    Je n'ai qu'un seul "vœux d'hiver": que là où tu es et vies maintenant, il y aie un chalet, un boisé enneigé et une côte abrupte pour y glisser en ton esprit ces quelques heures de bonheur tout blanc, pur comme la neige de l'hiver.

     

    pad

     

     

    mp3: A winter's wish.

     

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    Ta tendresse,

     

    Ta tendresse

     

    C'est quand tu m'appelles au matin

    pour me dire que ma journée sera belle

    et sous un ciel serein

     

    C'est quand en lisant le journal virtuel

    et qu'apparaît soudain un courriel au milieu de la page

    développant une fleur toute en rouge comme ton cœur

     

    C'est quand à mon retour un message m'attend

    juste pour me dire: "je pensais à toi"

    et qu'une tendre musique l'accompagne

     

    C'est quand je me réchauffe au feu du foyer

    et qu'à nouveau le courrier tinte à l'écran 

    pour afficher un "bonne nuit" enveloppé d'étoiles scintillantes

     

    Ta tendresse

    c'est l'éther de toutes ces années 

    à savourer cette complicité entre nous

     

    pad

     

     

     

    mp3:(Chin Tsai-Just like your tenderness

     

     

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  • Nous écrivons le Temps, pensons le présent, rêvons l'avenir…

    Nous écrivons le temps, pensons le présent, rêvons l'avenir...

     

     

    Combien de temps nous faudrait-il pour écrire le Temps qui n'a ni début, ni fin, ni départ, ni destination, tel l'univers sans confins, telle l'éternité sans finalité ?

    Comment décrire sur une ligne ce qui est incompréhensible et incompressible ? Nous ne pouvons qu'écrire sur "des Temps" comme sur une feuille de musique…

     

    Passé

     

    La naissance est le début qui a une fin; aux jours qui avancent il y a plus de Temps derrière que devant. Le temps s'immisce dans le présent pour le transposer dans le passé.

    Nous écrivons nos souvenirs pour qu'ils puissent revenir au présent et, peut-être, être imaginés et même imagés dans l'avenir dont nous aurons finalement dépassé le Temps.

    Le Temps aura raison de nos écrits lorsque l'encrier sera à sec et la plume cassée par l'usure.

     

    Présent

     

    Le présent n'a que 24 heures d'existence; au regard du Temps il n'a de vie qu'un micron ou moins de nanoseconde ou moins. Y écrire est une prouesse qui ne peut que se lire en éphémérides. Nous pensons le présent en accomplissant les dictats de la vie et le loisir de choisir sa vie.

    Le présent s'évanouit dans le Temps passé et dépasse notre folie et fixation de ce qui doit être et devrait toujours être, traverser tous les Temps. Nous pensons ainsi concrétiser notre présence morale et physique dans le présent, laissant une trace de nos pas dans le Temps, une mélodie sur la feuille de sa musique.

     

    Avenir

     

    Nous rêvons l'Avenir pour croire au Temps le meilleur, la félicité et même, peut-être, l'Éternité de nos écrits annotés sur la trame du Temps. Utopie de l'encrier toujours plein, de la plume apaisée qui aura sue, croit-elle, maîtriser le Temps en le scindant en feuillets pour y écrire les aboutissants du passé, présent et avenir.

    Mais le Temps s'en fiche; il a déjà recréé la naissance alors même que nous tachions la feuille d'un point final à notre chanson accompagnant la mélodie du Temps.  Alors, nous recommencerons  à écrire, penser, rêver ce qu'est pour nous le Temps.

     

     

     

    Le Temps d'Éternité

     

    Un jour j'ai imaginé le ciel comme étant un paradis où vit l'Éternel qui a donné son Nom à ce Temps, à cet univers sans finalité.

    Je me suis dit qu'il ne pouvait qu'être un Dieu, non pluraliste, qui souhaitait partager cette Éternité avec les mortels quand tous les cahiers, toutes les pages de leur vie seraient barbouillées de leur écriture du Temps.

    Je pensai l'aimer et le chérir comme l'ultime ami dont la maison est au bout du chemin qui prend fin chez Lui et qui de sa porte me tend les bras, son affection éternelle.

     

    Le Temps de l'Amour

     

    Tous les amours passeront dans le Temps si nombreux soient-ils.

    Un seul parviendra à l'Éternité s'il était présent, passé et avenir.

    Le Temps nous les fera oublier, l'Éternité le fondra en son amour, creuset de la félicité, béatitude du ciel et d'univers éthériques.

     

    Le retour du Temps.

     

    Ils écriront le Temps, penseront le présent, rêveront l'avenir.

     

     

     

    pad

    décembre 2019

     

     

     

     

     

     

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    Le Vent, Yves Drolet

     

     

    Je ne suis que le vent

     

    qui passe au travers les hommes

     

    comme le temps

     

    que fabrique la nuit

     

    et qui ne cesse de courir

     

    me faisant croire à ma mort imminente

     

    lui qui n'est jamais qu'un souffle

     

    et qui s'épuise au bout de ma vie,,

     

       

     

    je ne suis que l'ombre de l'être

     

    que j'essaie de saisir

     

    quand j'arrête la nuit…

     

       

     

    entre nous

     

    rien qu'un pas de deux

     

    entre hier et minuit

     

    entre celui qui se sait

     

    et celui qui se retrouve ces matins gris...

     

       

     

    il semble qu'il y aie dans l'ombre un pas qui fuit

     

    celui de l'être qui ne se révèle

     

    alors que je m'approche de lui

     

    comment l'aimer

     

    si toujours il s'enfuit...

     

       

     

    il y a dans l'ombre l'être que je suis

     

    et que je ne découvre que la nuit

     

    et qui aux petites heures de l'aurore

     

    me laisse courir vers la mort

     

    alors que je le suis

     

    lui l'éternel

     

    qui se dissipe aux premières lueurs

     

    pour laisser place à mon amour de la vie,,.

     

       

     

       

     

    je ne lui en veux pas.

     

    il y a encore au sein de la nuit

     

    un lieu où je le retrouve

     

    lui et moi

     

    lui au-delà de la vie

     

    et moi qui me reconnais d'ici…

     

       

     

    et tant qu'il y aura encore

     

    ces heures fauves

     

    quelque part dans la nuit

     

    où lui et moi

     

    dansons encore cette valse d'infini

     

    j'irai courir la terre et explorer la vie

     

    dans tous ses visages

     

    dans tous ses reflets

     

    et j'aimerai

     

    j'aimerai

     

    j'aimerai encore

     

    jusqu’à me dissoudre

     

    et à ne plus être que lui....

     

       

     

       

     

    Yves Drolet

     

    2019-11-10

     

     

     

     

     

    MP3- Mun Sung Nam- Because it's the first day of my life

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