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Par paducharme le 20 Décembre 2019 à 07:17
Alangui
Sa ramure
Flottant au vent
Le vieux hêtre vénérable
Au bord de la fontaine
Bruisse du temps qui passe
Je l'entends
Dérouler sa musique de lumière
Dépouillée des ragots
Dont j'ai muré l'entrée
Je l'entends qui nous parle
De la sève qui se reposera
Dans la gangue de l'hiver
Mais remontera au printemps
Vers un olympe azuréen
Il nous faut un ciel bienheureux
Des sourires pour renaître
La branche blessée repoussera
L'espoir est dans la terre
Une immense promesse
De sa substance naissent
Des notes
Des mots
Des lettres
Des contes
Reconverti quelque part en boite à livres
Le vieil arbre de la fontaine
Murmure le flot des vies
Et nous berce
Il récite le cours des âges
Il sait mieux que personne
La force de nos amours
Marine D.
Octobre 4, 2019
MP3: Eva Hollbrook, Mandolin.
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Par paducharme le 18 Décembre 2019 à 08:01
La neige, légère, tourbillonnait dans le vent, puis frappait le pare-brise en éclatant tel un gros flocon étoilé.
Déjà l'autoroute du nord perdait sa couleur de macadam pour cette neige toute blanche des champs alentour. Noël avait été pauvre en chemins tout blanc mais le 1er de l'An sortait sa tempête traditionnelle pour accueillir dans ses langes blancs ce bébé tout frêle, tout nouveau.
Quelques jours plus tôt, un autre enfant était né d'une tradition déjà millénaire, d'une célébration du Divin.
…
Dans cette orgie de neige tombant au sol il fallait être très prudents et maîtriser ce carrosse moderne à moteur. La voiture n'avait que 3 mois mais facile à manœuvrer; la vitesse n'avait pas sa place et si tôt en après-midi nous serions bientôt à l'abri dans le boisé au chalet des amis. Surprise ! Une longue côte à 45 degrés à grimper nous attendait avant de rejoindre ledit chalet… La voiture étant bien chaussée pour l'hiver elle grimpa l'obstacle sans rechigner.
Dire que dans les 2 prochains jours nous ferions de la luge dans cette même côte et tomberions plusieurs fois à la remontée; qu'importe, la voiture restait bien sagement au stationnement.
Rapidement la noirceur vint après notre arrivée. C'était l'heure de la première ripaille du repas du Jour de l'An préparé par les couples présents et mis à réchauffer sur le vieux poêle à bois dont le feu ronronnait comme le chat de la maison. Dinde et tourtières, ragoût et patates furent près en quelque minutes; la nappe aux couleurs de Noël apparut sur la table et les couverts léchèrent toutes ces bonnes choses cuisinées avec amour. Le vin gagna le centre de la tablée et les coupes se remplirent; le ton était donné et la soirée s'annonçait longue et riche en réjouissances.
Les desserts étaient gargantuesques et très sucrés allant de la tarte au sucre à la bûche de Noël, de la crème glacée au sirop d'érable de l'année précédente. Personne n'avait le diabète et tous se gavèrent à volonté.
L`électricité étant débranchée pour la durée de l'hiver, c'est à la lampe à l'huile que nous célébrions et ripaillions; celle-ci trônait au centre de la table donnant un aspect vieillot au décor tandis que quelques chandelles vacillaient leur flamme sur le comptoir.
Le vin et le sucre faisant tranquillement effet d'ensommeillement, munis d'un thermos de café et chacun d'une tasse à boire, on sortit tous sur le perron pour observer la nuit et cette neige qui n'avait cesse de tomber du ciel comme pour ensevelir sous elle tous les péchés des hommes commis l'an précédant. Déjà nos voitures n'étaient plus que des monticules méconnaissables dans leur forme.
Blanc de blanc, du blanc partout, rien que du blanc et des arbres nus jouant à cache-cache avec la neige, apparaissant tantôt comme des fantômes et disparaissant dans un tourbillon de lainage blanc.
Il était temps de rentrer et nettoyer les restes du festin gargantuesque.
Puis, sur la table, les jeux de sociétés remplacèrent les plats, méticuleusement vidés et laver. Le vin se remis à couler dans les verres, accélérant la sensation de sommeil. Les jeux furent brefs et chaque couple gagna sa chambrée pour un sommeil bien mérité. Par la fenêtre non masquée la neige continuait à blanchir le ciel et le sol. On pouvait s'imaginer dormir sur son oreiller et son matelas, moelleux comme des plumes d'oies, bien emmitouflé dans un sleeping bag.
Pas un bruit ne vint troubler cette première nuit, pas même un hurlement de loup ou le cri d'une chouette. Très fatigué du voyage, un peu dans les brumes du vin et l'estomac bien gonflée, tous dormirent comme des bûches tandis que le poêle brûlait ses dernières bûches prudemment virant à la cendre tout en diffusant suffisamment de chaleur pour empêcher le gel à l'intérieur.
À notre réveil, craignant un peu le froid c'est tout en précaution que nous récupérions nos vêtements… Alleluia ! Notre hôte avait rallumé le poêle aux petites heures pour réchauffer les lieux. Pour l'instant il s'était rendormi sur le couch de la cuisine et nous l'avons laissé dormir encore un peu.
Le café coula à flot, le déjeuner fut copieux et nous étions prêt pour une journée de plein air.
La neige avait cessé de tomber et un épais tapis couvrait le sol; sortant la luge, chacun son tour se laissa glisser à vive allure dans cette côte en 45 degrés espérant ne pas s'écraser sur les arbres en bas. Une piste-chemin forestier assez large faisait tampon et frein entre eux et nous.
On fit du ski de fond et de la raquette dans les bois, le tout entrecoupé d'un dîner, d'un petit somme et d'un souper aussi gargantuesque que la veille.
Un fermier vint nous chercher avec une sleigh et ses chevaux pour une tournée du village en contre-bas de notre bois et un arrêt à la brasserie du coin.
Puis vint le dodo de la nuit…
La levée du corps du lendemain fut un peu plus pénible, un peu brûlés que nous étions de tous ces "exercices" de la veille un peu éreintants pour des gens de la ville…
Bien repus du déjeuner, chacun ramassa ses effets; l'heure du retour "en ville" avait sonnée.. On se promit de se revoir pour un autre séjour mémorable en hiver.
On déneigea les voitures et, à la queue leu leu on descendit cette fameuse côte que le fermier était venu dégager avec son tracteur.
C'est sous un ciel bleu et ensoleillé qu'on regagna la grande ville par une autoroute bien dégagée et ensablée.
Il a neigé toute la journée aujourd'hui couvrant le sol de la petite ville de notre enfance…
Je n'ai qu'un seul "vœux d'hiver": que là où tu es et vies maintenant, il y aie un chalet, un boisé enneigé et une côte abrupte pour y glisser en ton esprit ces quelques heures de bonheur tout blanc, pur comme la neige de l'hiver.
pad
mp3: A winter's wish.
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Par paducharme le 17 Décembre 2019 à 03:47
Ta tendresse
C'est quand tu m'appelles au matin
pour me dire que ma journée sera belle
et sous un ciel serein
C'est quand en lisant le journal virtuel
et qu'apparaît soudain un courriel au milieu de la page
développant une fleur toute en rouge comme ton cœur
C'est quand à mon retour un message m'attend
juste pour me dire: "je pensais à toi"
et qu'une tendre musique l'accompagne
C'est quand je me réchauffe au feu du foyer
et qu'à nouveau le courrier tinte à l'écran
pour afficher un "bonne nuit" enveloppé d'étoiles scintillantes
Ta tendresse
c'est l'éther de toutes ces années
à savourer cette complicité entre nous
pad
mp3:(Chin Tsai-Just like your tenderness
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Par paducharme le 29 Novembre 2019 à 10:19
Nous écrivons le Temps, pensons le présent, rêvons l'avenir…
Combien de temps nous faudrait-il pour écrire le Temps qui n'a ni début, ni fin, ni départ, ni destination, tel l'univers sans confins, telle l'éternité sans finalité ?
Comment décrire sur une ligne ce qui est incompréhensible et incompressible ? Nous ne pouvons qu'écrire sur "des Temps" comme sur une feuille de musique…
Passé
La naissance est le début qui a une fin; aux jours qui avancent il y a plus de Temps derrière que devant. Le temps s'immisce dans le présent pour le transposer dans le passé.
Nous écrivons nos souvenirs pour qu'ils puissent revenir au présent et, peut-être, être imaginés et même imagés dans l'avenir dont nous aurons finalement dépassé le Temps.
Le Temps aura raison de nos écrits lorsque l'encrier sera à sec et la plume cassée par l'usure.
Présent
Le présent n'a que 24 heures d'existence; au regard du Temps il n'a de vie qu'un micron ou moins de nanoseconde ou moins. Y écrire est une prouesse qui ne peut que se lire en éphémérides. Nous pensons le présent en accomplissant les dictats de la vie et le loisir de choisir sa vie.
Le présent s'évanouit dans le Temps passé et dépasse notre folie et fixation de ce qui doit être et devrait toujours être, traverser tous les Temps. Nous pensons ainsi concrétiser notre présence morale et physique dans le présent, laissant une trace de nos pas dans le Temps, une mélodie sur la feuille de sa musique.
Avenir
Nous rêvons l'Avenir pour croire au Temps le meilleur, la félicité et même, peut-être, l'Éternité de nos écrits annotés sur la trame du Temps. Utopie de l'encrier toujours plein, de la plume apaisée qui aura sue, croit-elle, maîtriser le Temps en le scindant en feuillets pour y écrire les aboutissants du passé, présent et avenir.
Mais le Temps s'en fiche; il a déjà recréé la naissance alors même que nous tachions la feuille d'un point final à notre chanson accompagnant la mélodie du Temps. Alors, nous recommencerons à écrire, penser, rêver ce qu'est pour nous le Temps.
Le Temps d'Éternité
Un jour j'ai imaginé le ciel comme étant un paradis où vit l'Éternel qui a donné son Nom à ce Temps, à cet univers sans finalité.
Je me suis dit qu'il ne pouvait qu'être un Dieu, non pluraliste, qui souhaitait partager cette Éternité avec les mortels quand tous les cahiers, toutes les pages de leur vie seraient barbouillées de leur écriture du Temps.
Je pensai l'aimer et le chérir comme l'ultime ami dont la maison est au bout du chemin qui prend fin chez Lui et qui de sa porte me tend les bras, son affection éternelle.
Le Temps de l'Amour
Tous les amours passeront dans le Temps si nombreux soient-ils.
Un seul parviendra à l'Éternité s'il était présent, passé et avenir.
Le Temps nous les fera oublier, l'Éternité le fondra en son amour, creuset de la félicité, béatitude du ciel et d'univers éthériques.
Le retour du Temps.
Ils écriront le Temps, penseront le présent, rêveront l'avenir.
pad
décembre 2019
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Par paducharme le 21 Novembre 2019 à 11:57
Je ne suis que le vent
qui passe au travers les hommes
comme le temps
que fabrique la nuit
et qui ne cesse de courir
me faisant croire à ma mort imminente
lui qui n'est jamais qu'un souffle
et qui s'épuise au bout de ma vie,,
je ne suis que l'ombre de l'être
que j'essaie de saisir
quand j'arrête la nuit…
entre nous
rien qu'un pas de deux
entre hier et minuit
entre celui qui se sait
et celui qui se retrouve ces matins gris...
il semble qu'il y aie dans l'ombre un pas qui fuit
celui de l'être qui ne se révèle
alors que je m'approche de lui
comment l'aimer
si toujours il s'enfuit...
il y a dans l'ombre l'être que je suis
et que je ne découvre que la nuit
et qui aux petites heures de l'aurore
me laisse courir vers la mort
alors que je le suis
lui l'éternel
qui se dissipe aux premières lueurs
pour laisser place à mon amour de la vie,,.
je ne lui en veux pas.
il y a encore au sein de la nuit
un lieu où je le retrouve
lui et moi
lui au-delà de la vie
et moi qui me reconnais d'ici…
et tant qu'il y aura encore
ces heures fauves
quelque part dans la nuit
où lui et moi
dansons encore cette valse d'infini
j'irai courir la terre et explorer la vie
dans tous ses visages
dans tous ses reflets
et j'aimerai
j'aimerai
j'aimerai encore
jusqu’à me dissoudre
et à ne plus être que lui....
Yves Drolet
2019-11-10
MP3- Mun Sung Nam- Because it's the first day of my life
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