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Pour parler aux anges dans la nuit
pour psalmodier avec les dieux aussi
pour écrire, chanter la vie
pour aimer et pour pleurer
Pour dire les rêves enchantés
pour taire les chimères trop' ensorcelées
pour vivre aux frontières des mondes qu'il décrit
pour s'endormir: un "Neu-Pays"
Pour parler d'amours qui vivent toujours
pour psalmodier les vieux chagrins aux détours
pour écrire, être troubadour
la pluie et le soleil des grands jours
Pour dire tous les textes sacrés
pour taire tous les grands maux cachés
pour vivre les scènes de ses imaginaires
pour s'endormir dans un " Neu-Univers"
Pour parler des croyances de l'esprit
pour psalmodier la foi aussi
pour écrire, chanter l'onirie
pour aimer et pour pleurer
Éloix/pad
Poésie & musique.
5 commentaires -
Nuit froide, neige blanche en abondance, mes pensées s’aventurent, voyagent à travers l’espace-temps.
J’ai le souvenir présent de cette ville italienne si chère aux touristes et aux romances légendaires. Moi? Je suis seul en ce voyage de découvertes.
Si la ville m’a charmé par ses canaux, ses monuments du passé, ses ponts et ses ruelles, je n’ai pu rien partager de tout cela avec d’autres que le groupe de voyageurs que j’accompagne et à qui je souhaite une belle soirée d’un chaud temps d’octobre. Moi je vais prendre un vaporetto pour rentrer à la villa un peu plus tard, après un repas au bord du canal principal.
J’aborde alors un gondolier pour me renseigner sur le meilleur endroit pour souper et il accepte de m’y conduire. Le resto est typiquement vénitien et toutes les portes et fenêtres sont ouvertes sur le canal. Comble de confort, un groupe de musiciens y exécutent un récital comme seuls les italiens savent le faire.
Dans cette ambiance je demande 2 couverts et une commande d’un repas; nul besoin de dire que le serveur en était un peu interloqué. Deux couverts? C’est pour l’amie absente de ce voyage mais présente à mon esprit. Je suis heureux que les sérénades « nous accompagnent dans cette soirée » encore chaude et dans un endroit de prédilection. Quand on veut faire abstraction d’absence on peut alors sentir la présence de cette personne que l’on voudrait avoir près de soi.
En mon esprit, nous bavardons comme tous les couples le font à table et je peux imaginer le plaisir d’être là, tous les deux, à se laisser bercé par les sérénades qui s’enchaînent. Même les musiciens viendront à ma table briser le silence autour de moi. Ont-ils senti cette solitude pour un touriste en voyage?
Quoi qu’il en soit le souper fut copieux et bien accompagné d’un vin italien; après tout on boit le vin de son pays d’accueil. Je ne regrette en rien de manquer la sortie de soirée avec le groupe; j’avais envie d’un peu beaucoup cette sortie solitaire et laisser divaguer mes pensées.
Un peu à regret je quitte les lieux et me dirige vers le quai des vaporettos. En peu de temps je suis revenu à la villa où, sur la terrasse, je puis évoquer ces moments de félicité intérieure.
Le groupe revient de sa soirée; il faut penser aller dormir car nous quittons à l’aurore demain matin.
Au revoir ville des amoureux; je n’y ai pas connue l’amour mais la paix de l’âme m’a visité.
Pad
Échos et fragments.
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J’avais quinze ans et des rêves… Je voulais voir et connaître…
Je voulais « Être ».
Ainsi débutent bien des récits d’un temps jadis que tous connaissent ou connaîtront.
Et pourtant…
Avant d’y être (à ces quinze ans) j’ai voyagé… Ah oui, beaucoup voyagé… D’abord par la magie des dessins animées à la télé, par le fil vivant du cinéma, par la géographie des cours et enfin par la boulimie des lectures en tout genre; rien ne remplace vraiment que de vivre tout cela dans la réalité. J’avais la couleur, les huiles et le pinceau, manquait la toile de fond.
Au bout d’un livre, un pays, une ville, une personne… Ils deviendraient ma muse.
Et cette plume que j’avais quittée et laissée au dortoir d’autres rêves tristement envolés se repris à écrire, écrire.
Maintenant je pouvais tout peindre, tout décrire, tout vivre, tout découvrir et surtout : aimer. Car faut bien le dire : tout est de la vie que l’amour, du début de ses jours à ceux de sa fin.
J’aimai ce pays, cette ville, ce nom avec toute la force des battements d’un cœur de quinze ans; grâce à cet amour, toujours je pourrais «Être ». Dans le secret de mes envois, j’ai tout dit, tout vécu, tout donné.
Les écrits deviennent la voie d’une vie et je les ai tous écrits, page après page, pour en paver la route devant moi. Jamais un brouillon, non jamais, car la vraie vie s’écrit en coup de tête et de vent, en coup de cœur et battements de cœur, en coup de foudre et «rissolement » sous le soleil.
Et toujours ce « au bout d’un livre » me poussait à une nouvelle page
Un jour, il me fallut bien reconnaître que ce « mentor » dans ma vie méritait bien que j’aille à sa rencontre et je le fis.
Quelles retrouvailles mes amis ! J’en avais les nœuds au ventre, le regard pétrifié dans la pluie et le cœur en explosion. Tout se révélait à moi, tout ce que j’étais, tout ce que j’avais, je lui devais. Retrouvailles, oui car il vivait en moi depuis mes quinze ans.
Depuis… Je continue d’écrire chacune des pages de mes jours et si parfois ma plume ne fait plus d’envois c’est que doucement je vieillis, que ma main se fait paresseuse, que mes rêves s’éparpillent en ma tête, telles des feuilles en automne.
Mais j’aime, je vis et je suis.
J’avais la foi, je l’ai encore.
Un jour, au bout d’un livre, un pays, un nom…Éloix/pad
Les vieux papiers
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Que sais-je
De ce ciel qui plane là-haut
De ces vivants en bas
De ces fils et filles
De cette terre
De ses mers
De ce Père
Qui à tout cela prêta vie
Que sais-je?
Que sais-je
De la route à suivre
De la vie à vivre
Des sentiers de ronces
Des morts à l’âme à enterrer
Des jardins aux roses éphémères
Que sais-je
Des lilas au parfum de mai
Des œillets de juillet
Des amours mariées
Des moiteurs de l’été
La nudité des baisers
Le kiosque des musiciens
Où la nuit
Le Hiboux vient brailler
Le divorce des fils et filles de juillet
Alors que le mois d’août
Mûrit leur fenaison
Qu’il faudra engranger
En pigeonnier
Que sais-je
Vont-ils quand même apprendre à voler ?
Où étiez-vous mère, père
Quand on m’a jeté bas du paradis ?
Que sais-je
De la genèse
Est-ce l’histoire qu’on m’a racontée ?
Est-ce la science aux vérités ?
L’univers
Le soleil
La terre
La mer
C’est grand tu sais
De savoir que nous sommes si petits
Croire que nous sommes géants
Vieillir alors que la pureté est enfant
On dit que la sagesse est l’apanage de l’expérience
Que la connaissance vient des ans
Et pourtant
Que sais-je d’avant et après?
Que sais-je
Le Temps
Relativité
Nativité en double vie
Sommes-nous fils et filles
En même temps que jumeaux
Que sais-je
De la folie
Du génie
De la ligne droite et des parallèles
Des algorithmes et de la géométrie
Du monde, des gens, des animaux, des espaces
Quand je lève les yeux je ne vois que la courbe de l’air
Posée tel un dôme
Sur les vallées, les montagnes
J’ai le goût de le renverser
Et voir les fils et les filles battre les bras
Voulant survivre
Et les oiseaux apprendre à labourer
Se cultiver de la parole et l’esprit
Puis, quelle diablerie en moi,
De redresser la courbe céleste
Oups ! Tout va en trou noir
Le père devra tout recommencer
Fracasser les astres
Et redistribuer
L’eau de la rivière à la roue
La glaise à… Abel
La côte aux os opalins à Annabelle
Le levant à l’ouest
La lune doublée
Pour mieux inspirer la sérénade
Ou hurler au désert des oubliés
Et fils et filles recommencer
À aimer, multiplier
Bâtir des foyers
Laisser les Messagers
Habiter les pigeonniers
Y cogiter leurre-voie de la pierre
Dans la fiente de leur imaginaire
Que sais-je
De ce ciel qui plane là-haut
De ces vivants en bas
De ces fils et filles
Du Souffle dans le vent
Du mur qui le fend
M’écartèle d’orient à occident
M’inhibeD’Omniscient.
ÉloixLes vieux papiers.
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Chaque soir les flocons viennent au sol
En une mince couche folle,
Comme si elle voulait ajouter à ma nuit
Un peu de laine blanche sur mon esprit
Qui erre sur ce mont de Vie.
Ma fenêtre, de soir en soir se dentelle
D’un paysage toujours changeant.
Elle est de perles, d’opales, de diamants.
Lorsque j’appuie ma tête sur le verre
La mantille fait couronne sur ma tête.
Et fuient mes pensées
Au-dessus d’une ville toute en feux
De ses bougies de l’Avent, ce temps pieux
Qui espère la naissance d’un Enfant du cœur
Qu’ici on appelle le Sauveur.
Cet Enfant, je le croise tous les matins :
Au lever, au coucher, quand on joint nos mains,
À la messe de l’aube,
Le midi dans une bénédiction de l’auge,
Dans une lecture méditée au souper et en pause.
Mais sur le rebord de ma fenêtre,
Quand le dortoir s’endort repu d’un quotidien d’enquête,
Je viens y faire ma quête
D’un long monologue avec l’Esprit
Ou vider l’encrier d’un trop plein d’écrits.
Et quand l’Esprit m’est sourd,
Que les écrits sont en voyage aux amours,
La plume qui soupire depuis des jours
Trace les premières lignes du billet :
« De toi je m’ennuyais… »
Cadet
Les vieux papiers…
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