• La mélodie

     

     

     

    J’écoute cette mélodie à répétition les yeux fermés et les images défilent, défilent…

    Je vois un petit garçon dans un champ avec une guitare dont il ne sait même jouer et pourtant il chante à qui mieux mieux sa joie d’être au vent tiède et au soleil de l’été; il est blond comme les blés autour de lui, les joues roses de l’innocence de l’enfance.

    Et l’image change, et le visage change… Il est debout face à la rivière, rêvant quelque croisière au-delà la rivière, le fleuve, l’océan vers quoi, vers qui, vers un pays ? Peut-être, si, ses sourcils froncent, il est indécis. Que lui murmure le feuillage des arbres, que lui roucoule le colibri de sa fleur, que lui miroite la Lumière ? Doit-il se fondre à Elle où porter son regard vers un autre rêve ? Il piétine, hésite…

    Et la toile change à nouveau, change… Il n’est plus seul, un autre visage s’est ajouté à son paysage. Il le regarde, contemple ses contours, le caresse d’une main comme pour en ciseler les traits dans son cœur. Ses yeux brillent d’une autre Lumière… C’est peut-être le visage de l’amour; il ne sait toujours pas mais il accepte, décide, ce sera le grand voyage, peut-être le vrai mirage de la rivière…

    Et la scène change encore, encore… Il est revenu à la rivière, toujours debout, un peu voûté, seul, il écoute à nouveau le chant du colibri, les murmures du feuillage, contemple le miroir de la Lumière, laisse glisser son esprit sur les eaux. Il y avait donc plus d’un rêve ? Il fronce les sourcils, lisse sa chevelure parsemée, il hésite…

    Il est de retour au champ de blé, sa guitare en main dont il ne sait toujours jouer et chante à nouveau, à qui mieux mieux, sa joie de vivre et la rivière au loin se rie de sa voix un peu éraillée.

    Et j’écoute encore et encore cette mélodie dont je ne sais pas l’origine, ni même le nom.
    Et je ferme les yeux, et les rêves se multiplient, se multiplient…

    Janvier 2013

     

    Paul-André

     

    Image: une rivière de Mongolie.

     

    Musique: Hafiz... ?

     

     

     

     

     

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  • Miss Monroe

     

    Dans un piano bar
    Au hasard d’un jeudi soir…

    Ah…

    Le vin du repas fait son effet
    Ce digestif n’arrangera peut-être pas les choses…
    « … Miss Monroe, Rose… De Toronto. »
    Une robe écarlate, chevelure noire à la disco,
    Elle s’avance sur la scène, s’assoit au piano…
    Bonsoir Miss Monroe…

    Dans un piano bar,
    Au hasard d’un jeudi soir,
    Dans les brumes d’un fumoir
    Des notes, des blanches et noires…


    Une voix douce et mélancolique
    S’élève dans le silence du cirque,
    Un peu jazz, très romantique,
    Ses lèvres rouges modulent une chanson
    L’amour… à vous foutre les jetons.

    … C’est un Au Revoir,
    Le Désespoir,
    Mon cœur est noir,
    L’amour est mort…


    Oh ! Miss Monroe,
    Ne pleurez plus le malheur,
    Je veux bien vous consoler de mon cœur…
    Et puis, j’ai toujours aimé Toronto.
    ‘Scusez mon ardeur…
    Savez… Les vapeurs du buveur…

    Dans un piano bar,
    Au hasard d’un jeudi soir,
    Dans les brumes d’un fumoir
    Des notes, des blanches et noires…


    Et la torpeur m’envahit,
    Je perds l’esprit…
    Miss Monroe…
    Je vous écouterais toute la vie,
    Même dans le train de nuit
    Qui vous ramènera à Toronto…

    Dans un piano bar,
    Au hasard d’un jeudi soir…



    Éloix
    Jeudi soir, janvier passé

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