• La Tarentelle, Bernadette Regnier

     

     

    Et tu danses

     

    Tu danses comme personne

    Comme le rêve...

    Des pas groupés, bouclés, enlacés

    Conquérants, bondissants

    Dans les éclaboussures de la vie

     

    Pas dans la lumière

    Dans les petits matins

    Avec les fées

    Une tarentelle aux sons des anges

     

    Danses avec le feu

    Dans le jour qui se couche

    Pour réparer les sortilèges

    Des pas dans la lune rousse

    Dans les étoiles 

     

    Oui danse !

     

    Danse dans la folie d'un instant

    Des pas mouillés de l'herbe de rosée qui voit le jour

    Danse dans le sable où s'inscrit le nom de l'amant

    Dans l’écume des joies

     

    Danse comme une dernière valse

    Un tango langoureux

    Une polka volante

    Danse le jour jusqu'au bout de la nuit

    Pour que tes journées soient euphorie

    Bonheur, souvenirs de vie

     

    Bernadette Regnier

    bernadetteregnier@hotmail.com

    Copyright (2012-02-08)

     

    Image : Jeune pêcheur dansant la tarentelle,

    Bronze de J.F. Duret

    Musique : Tarentelle à Napoli (Barbotin).

     

     

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  • Première du primaire, Éloix

    Le Signe de Croix.


    La première leçon au Primaire
    Est, du matin, du midi et du soir: la prière.
    Point de rentrées, de dîner, de retours chez-eux
    Sans que tous aient remercié " Le Bon-Dieu " !


    Toute prière commence par un Signe de Croix !
    Ce Signe est rigoureusement très précis !
    Sa " chorégraphie " ne souffre aucun écart...
    Presque sous peine de " mort " !
    Nous savons tous nous signer de " La Droite ".
    Mais Cadet, " impie ", ne le savait pas.
    Aussi dû-t-il apprendre en retenues au Cloître
    Que sa " Gauche " insultait La Foi !
    Qu'à cela ne tienne !
    La Gauche serait la sienne !
    De guerre lasse, on oublia " l'infâme ".
    Cadet, un jour dans le temps, fit un virage à " droite "

    Rachel

    Une fillette aux cheveux
    Tous rouges comme du feu
    Prenait place devant Cadet.
    Comment vous faire son portrait ?
    Des yeux verts
    Une peau blanche de farine.
    De grosses lèvres comme " babines ",
    Des taches partout, partout,
    Elle avait toujours un doigt dans une narine !

    Mais ce n'était pas tout !
    Deux grandes tresses lui descendaient dans le dos,
    Nouées comme des cordeaux.
    Les Noires Sœurs avaient des airs de corbeaux,
    Mais Rachel, elle ! C'était un air corniaud !
    Les élèves la surnommaient : " Raco " !
    Toujours est-il que Cadet
    Voulant d'elle faire la risée
    Noua ses tresses aux bretelles de son chemisier !
    Bien sûr ! Elle en fut humiliée.
    À la Maîtresse elle se rendit pleurnicher !
    Cadet fut vertement engueulé
    Et au Cloître retourné !

    " Encore toi mon garçon ?
    À genoux et trois copies en leçon ! "
    Merde ! Encore des explications à la maison !
    " Et si tu continues à être polisson,
    Tu iras en cabanon ! "
    Les filles, c'est des mauviettes !
    C'est du coton comme les serviettes !
    Pis des " rapporteuses ", tabarouette !

    Cadet en tira quand même une leçon
    Et à Rachel demanda pardon.
    À bien y regarder,
    Sa " rousseur " exceptée,
    Elle était assez jolie.
    Cadet s'en fit une amie;
    Avec " force " la protégea de ses ennemis,
    Et gagna des " indulgences"... au cabanon !

    L' Écolier.

    Il saisit son baluchon,
    Fait adieux à la maison,
    Souliers neufs dans les pieds,
    Prend route des écoliers.

    Attention Marie-Rivier !
    Waterloo s'ra votre charnier !
    Cadet-Pomme vient d'arriver !
    Z’allez tous très suer !

    C'est un bon petit garçon,
    Très avide de leçons.
    Seul nuage à l'horizon,
    Parfois très " brouillon " !

    Vous les filles cacher vos cœurs,
    Il les prend comme un voleur,
    Il vous déclare " son amour "
    Chacune à son tour !

    Gare à ce " Trois-Pommes "
    Si l'humour est dans sa donne !
    Il collera sa gomme
    Dans vos tresses
    Et sous vos fesses !

    Gare à sa colère
    S’il prend le sentier de la guerre.
    Il vous fera misères,
    À en perdre votre Bréviaire.

    C'est un bon petit garçon,
    Très avide de leçons.
    Il est têtu comme un pont,
    " Discipline au trognon ! "

    C'est un bon petit garçon
    Qui vous fait des coups fripons,
    Qui vous aime avec passion
    Et toute sa dévotion.

    Sœur Musique cachez vos triques,
    Ce petit aime les sons,
    Il vous joue parfois du gong
    Pour en faire " sauter vos plombs ".

    " Que l'année se passe,
    Je vais perdre La Grâce. "
    Bonne Sœur Directrice,
    Endure trop grand supplice...

    " Dieu merci l'an prochain,
    Son école sera chez nos voisins !
    Le bon Frère Léon
    Imposera ses Lois-Canons. "

    C'est un bon petit garçon
    Qui vous fait perdre la raison,
    Qui parfois demande pardon
    D’être un peu si cabochon.

    Un tout petit garçon,
    Têtu comme un pont,
    Gaucher " du Signe de Croix ",
    Et qui vous offre son bras droit !

    Éloix
    Les vieux papiers
    (2000)

    Photo: École primaire Marie-Rivier, actuelle, Cowansville Qc.

    Musique: Tripecac, My Old School.


     

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