Elle vient le jour, préfère la nuit.

Elle n'entre pas, elle s'introduit.

Elle vous saisit, vous prend l'esprit.

Elle vous séquestre, vous envahit.

Malgré vos cris, tout vos dénies,

Elle s'enhardit, vous étourdit.

Un vain combat, elle vous aura.

Ne résistez pas, baissez les bras.

Intoxiqué de son baiser,

Vous vacillerez, ivre drogué,

Dans ses chimères, ses éphémères,

Pleurs d'enfers, rires mortuaires.

Âme possédée, faible vassal,

Vous danserez comme à un bal,

Charbons ardents ou feux Bengale,

Ce sera de Joie ou de grand Mal.

Elle vous fait fol, vous fait mongol,

Crachant au mur toutes vos ordures,

Tout prend envol, tout tombe au sol,

Elle vous torture, elle vous triture.

Et puis soudain sans transition,

Vous êtes serein, molle émotion,

la Folle caresse, ô doux esprit,

Vous êtes tendresse, toute euphorie.

Âme damnée, cœur transpercé,

Les yeux brûlés, ô douce beauté,

La folle séduit, ô douce envie,

Pantois désirs, elle vous renie.

Lasse de ses jeux et de vos lieux,

Elle quitte l'esprit, part du logis,

Pantin sans vie, âme ahurie,

Elle vous a eu, ne vous veut plus.

Éloix