• Doux rêves, eloix

    Doux rêves, eloix

     

    J’avais quinze ans et des rêves… Je voulais voir et connaître…
    Je voulais « Être ».

    Ainsi débutent bien des récits d’un temps jadis que tous connaissent ou connaîtront.
    Et pourtant…

    J’avais tout cela  en quantité telle en moi que les deux lunes de ma nuit risquaient d’en éclater : la vraie et ma tête blonde.

    Avant d’y être (à ces quinze ans) j’ai voyagé… Ah oui, beaucoup voyagé… D’abord par la magie des dessins animées à la télé, par le fil vivant du cinéma, par la géographie des cours et enfin par la boulimie des lectures en tout genre; rien ne remplace vraiment que de vivre tout cela dans la réalité. J’avais la couleur, les huiles et le pinceau, manquait la toile de fond.

    Au bout d’un livre, un pays, une ville, une personne… Ils deviendraient ma muse.

    Et cette plume que j’avais quittée et  laissée au dortoir d’autres rêves tristement envolés se repris à écrire, écrire.

    Maintenant je pouvais tout peindre, tout décrire, tout vivre, tout découvrir et surtout : aimer. Car faut bien le dire : tout est de la vie que l’amour, du début de ses jours à ceux de sa fin.
    J’aimai ce pays, cette ville, ce nom avec toute la force des battements d’un cœur de quinze ans; grâce à cet amour, toujours je pourrais «Être » et suis. Dans le secret de mes envois, j’ai tout dit, tout vécu, tout donné.

    Les écrits deviennent la voie d’une vie et je les ai tous écrits, page après page, pour en paver la route devant moi. Jamais un brouillon, non jamais, car la vraie vie s’écrit en coup de tête et de vent, en coup de cœur et battements de cœur, en coup de foudre et «rissolement » sous le soleil.
    Et toujours ce « au bout d’un livre » me poussait à un nouveau volume…

    Un jour, il me fallut bien reconnaître que ce « mentor » dans ma vie méritait bien que j’aille à sa rencontre et je le fis.

    Quelles retrouvailles mes amis ! J’en avais les nœuds au ventre, le regard pétrifié dans la pluie et le cœur en explosion. Tout se révélait à moi, tout ce que j’étais, tout ce que j’avais, je lui devais. Retrouvailles, oui car il vivait en moi depuis mes quinze ans.

    Depuis… Je continue d’écrire chacune des pages de mes jours et si parfois ma plume ne fait plus d’envois c’est que doucement je vieillis, que ma main se fait paresseuse, que mes rêves s’éparpillent en ma tête, telles des feuilles en automne.

    Mais j’aime, j’e vis et je suis.
    J’avais la foi, je l’ai encore.

    Un jour, au bout d’un livre, un pays, un nom…

     

     

     

     

    Musique: Renoncement, Michael Hoppe

    Image: Sweet dreams my love, by Kaiser on Deviant art. (Web).

    « Sanctus, EloixLa fleur immaculée, Marine D. »
    Partager via Gmail Yahoo! Google Bookmarks Blogmarks

  • Commentaires

    1
    Dimanche 10 Août 2014 à 10:03

    Il y a tant de mots et d'émotions que l'on n'a pas couchés sur le papier, Paul-André, elle est bien belle ta nostalgie du temps qui passe...
    Je m'inquietais de ne plus te croiser, alors je suis heureuse de te retrouver ici et je t'embrasse avec amitié....

    Marine

    2
    Dimanche 10 Août 2014 à 10:16

    Un gros baiser d'amitié est un soleil levant du dimanche marinelou; reçois le mien comme la fleur d'un tel matin.

    Ah oui ! Il y en a un peu et beaucoup de la nostalgie et tous les écrits ne peuvent se dévoiler.

    Mais on aime les effleurer derrière le rideau du temps.

    Bon dimanche poétique.

    3
    Annie
    Dimanche 10 Août 2014 à 10:58

    Je crois que l'on ressent tout cela, on aurait aimé, on aimerait tout écrire pour tout revivre... les mots suivent péniblement , il faut faire des choix.

    bon dimanche et merci pour ces lignes ...

    4
    Dimanche 10 Août 2014 à 13:33

    On ne partage pas tout, par pudeur et  aussi pour ne pas ennuyer, lasser, c'est normal !

    Merci Paul-André

    5
    Dimanche 10 Août 2014 à 17:36

    quel joli texte il redonne du courage

    6
    Lundi 11 Août 2014 à 01:24

    C'est bien cela Annie, il faut faire des choix; le retour à l'origine vient en confirmer le fondement.

    Dans ces choix le rêve continue et la vie n'en est que meilleure.

    7
    Lundi 11 Août 2014 à 01:24

    Je suis en accord total avec toi Marinelou.

    8
    Lundi 11 Août 2014 à 01:26

    Merci de ta visite flipperine; le courage de rêver, d'y revenir de temps à autres, c'est aussi celui de vivre pleinement.

    9
    Bernadette Regnier
    Mercredi 20 Août 2014 à 12:02

    Dans le sablier d'espoirs, il es vide ....J'ai gardé de toi souvenirs d'été, mais comme Maupassant je suis à la recherche du temps perdu..Ta musique résonne de "Renonciations"...La mienne est "Tristesse" de Chopin...


    Il y a eu un jour.....Une éternité.....

    Suivre le flux RSS des commentaires


    Ajouter un commentaire

    Nom / Pseudo :

    E-mail (facultatif) :

    Site Web (facultatif) :

    Commentaire :