• Morceaux d'ange, partie I, Yves Drolet

     

     

    si on allait

    juste toi mon verre et moi

    au bord de la route

    regarder passer la ben à vidange

    et sourire aux dieux...

     

    l'acool nous offre des langes

    vient dormir au pays des gueux...

    autrefois nous étions des anges...

    autrefois nous étions des dieux...

     

    hunmm !

    comme je ris

    à tant de remords

    le ciel hier

    amer

    nous regardait

    et s'enfuyait pour ne point nous voir...

     

    viens ma divine

    que je t'embrasse

    toi au moins tu ne me trahiras pas...

    viens que je te colle à ma peau...

    toi mon verre

    que je goûte ton feu

    ce qu'ils ne savent

    c'est qu'aux anges il manque le feu

    c'est qu'aux hommes il manque les dieux...

     

    qu'on aille dormir dans tes langes et

    que l'on se souviennent d'eux...

     

    il avait pris la forme d'un serpent

    vous le croyez vraiment

    ce n'était pas un serpent

    juste un serrement

    quand le coeur se serre de douleur

    quand il contemple le grand

    où étions nous, nous les enfants....

    quand l'inavouable devient vivant

    quand on s'est vu dans le regard

    de l'immensité sur son départ...

    l'inadmissible désespoir !

     

    où étions nous toi la belle

    moi qui le regardais partir

    s'éteindre dans le noir

    et toi qui comtemplait la terre

    et la trouvait belle

    mais nous ne sommes pas d'ici

    lui ai- je pourtant dit

     

    alors me dit-elle

    si nous ne sommes pas d'ici

    retournes y...

     

    Retournes y...

     

    Ah! si on allait

    toi mon verre et moi

    au bord de la route

    regarder passer la ben à vidange

    et sourire aux dieux...

     

    l'acool nous offre des langes

    vient dormir au pays des dieux...

     

    les hommes nous cachent

    comme on cache

    les fleurs purulentes

    et l'on répète sous les arcanes des temples

    ce que que toi et moi l'on sait depuis notre naissance

     

    viens mon ami

    aux pays

    de nos aïeux

    il me reste encore assez de morceaux d'anges

    pour me souvenir

    des cieux...

     

     

    yves drolet

    25/08/2003

     

    MP3: Sparrow (épervier), Adam Hurst

     

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  • Lumière, Éloix

     

     

    Il y a bien longtemps était la Lumière

    Qui, dit-on, éclairait tout l’univers

     

    On la disait soleil

    Un astre androgyne

    Géniteur

    Mais bien seul dans ce trou noir…

     

     

     

    « Lumière je suis

    J’éclaire le noir

    Mais il me sape

    Pour lui, un seul espoir :

    L’uniformité du néant

    Il y a tellement de noir autour

    Que mes rayons se perdent en lui

    Et son linceul sidéral

    M'avale

    Existence sans consistance… »

     

     

     

    La lumière en eut assez

    Laissa exploser sa frustration d'absence 

    Et des myriades de parcelles de son essence

    Se répandirent dans ce noir qu’elle ne voulait plus voir

    Si bien que tout un univers fut créé

    Du magma de son incandescence

    Libéré par sa colère indécente

     

     

     

    Et le noir fut troué de cette matière

    Fumante et brûlante

    De glace et de froid

    Rouge, bleue, verte

    Tout le spectre des couleurs le transfigura

    Passant de l’uniformité à la diversité

     

     

     

    « Voilà ! se dit-elle

    C’en est fini de la monotonie du noir

    Maintenant j’ai des miroirs à l’infini

    Qui me renvoient les rayons de ma lumière

    Et la chaleur de mon cœur… »

     

     

     

    La Lumière contempla tout cela

    Vit que c’était éblouissant de beauté

    Et n’en brilla que plus intensément

    Du bienfait d’être ainsi multipliée sans en être amoindrie…

     

     

     

    Mais le noir veillait…

    La Lumière pâlit encore une fois

    De n’avoir de présence que soi et ses miroirs.

     

     

     

    «Je suis Lumière, je suis vie

    Mais pour Qui ? »

     

     

     

    Et la Lumière pâlissait, pâlissait…

    Et le noir espérait, toujours espérait…

    La Lumière doucement vacillait

    Et ses miroirs se ternissaient.

     

     

     

    Un temps lointain d’après

    Au vent solaire naviguant

    Une petite parcelle bleue

    Qui s’approchait de ce feu originel

    Fit un brin ombrage à la lumière

    Qui d’un sursaut d’énergie

    Jeta son regard sur cette pierre errante

     

     

     

    "Quelque chose bouge sur ce caillou

    Qu’est-ce que cette vie ? "

     

     

     

    En s’approchant la Lumière perçut une pensée...

     

     

     

    « Lumière !

     En créant ton univers

    Sur cette terre tu as aussi créé la vie

    Ta matière nous assure la survie

    Un jour,

    Tu nous apprendras comment,

    Notre esprit viendra à toi… »

     

     

     

    Et la Lumière se réjouit d’un tel présent à sa solitude.

     

     

     

    Des savants de l’esprit en ont dit

    que l’univers,

    ce trou noir,

    fit un Big Bang terrible…

    L’esprit en dit

    que la vie est Lumière,

    essence invisible…

     

     

     

     

     

     

     

    Éloix

     

    09/13/2013

     

     

     

    Musique: Long Ago, Michael Hoppe, Martin Tillmann, Tim Weather.

    Image: Space Mandala, Daniel B. Holeman

     

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  • Avec Qui, Quoi, là-bas...

     

     

    « Et quand cela vous viendra d’y croire

    Le présent vous sera éternel… » Y.D.

     

     

     

    J’ai rempli les cales

    Des amours de mon cœur

    Meublé les ponts

    Des présents de la vie

    Fermé les yeux

    Et mis les voiles

    Laissé mon âme

    Prendre la barre

     

     

     

    Ah!

     

    Mon âme

    Ce Je qui m’habite

    Ais-je besoin de mes yeux

    Pour savoir où tu me conduis?

     

    Dois-je craindre le silence ?

     

    Ce silence qui gonfle les voiles

    Sans qu’il se voit

    Une direction au sextant

    Sans un frisson dans la brise

    Sans un ange dans le noir des cieux

    Avec sa branche d’olivier

    Promesse du lieu

    De Là-bas

    Où je vais

    M’unir, me fondre

    À Qui, à Quoi

     

     

     

    Mais qu’ai-je besoin

    Des bagages du souvenir

    Si tout est à venir

    Plus rien à mourir

    Un seul besoin: l’amour 

     

    Peur ?

     

    Je suis ce campeur

    Devant son feu

    Cherchant dans les flammes

    D’un enfer

    Un éclair bleu

    Une lanterne

    À mettre sur l’étrave

    Pour éclairer

    Ces flots devant

    Et un tison ardent

    Pour derrière

    Pour cendrer tout hier

    Alors mon âme

    Je n’ai peur

    Que de ne point avoir peur

     

     

     

    Mon âme...

    N’oublie pas

    Il faut te réunir à moi

    Quand Là-bas

    Sera à l’horizon

     

     

    Et ensemble

     

     

    Nous

    Ce Je

    Nous scruterons

    Des yeux du cœur

    De la foi

    Ce nouveau monde

    Celui qui sera

    Celui qui nous créera

    À nouveau

     

    Qui, Quoi, Je ?

    Moi...

     

     

     

     

     

     

     

    P.-A. Ducharme

    2013-09-11

     

     

     

     

     

    MP3 : New Beginning, Danny Wright

    Image : Space party, Stojic’s image gallery.

     

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  • Là, dans le silence... Yves Drolet

     

     

    Oui et si on y allait

    Là ! juste là

     

     

    Permuter dans le silence

    Le rêve qui s’achève

    Et au milieu de toutes les transcendances

    Laissant couler du fond de moi l’évanescence

     

    Un sourire

    D’autrefois

    Une lanterne qui s’épuise

    Un aurevoir

     

    Et …

     

    Regardez il n’y a plus que l’immense

    Il est à la couleur de votre désir

    De votre attente

    De votre aspiration

    Il est un reflet

     

    Ne vous y laissez pas tromper

     

    Et quand comme l’ombre

    L’immense se dissipe

    Il ne reste plus que la présence

    Au milieu

      

    Je

     

    L’inénarrable

     

     

    Et si dans l’infâme je me plais à y goûter

    Alors je me rend contre

    Qu’il a toujours été là à m’attendre…

    Immuable éternel comme l’ambre 

    Et ouvrant ses bras comme

    La dame se dévoile

    Laissant là sa livrée

     

    Robe d’ombre

    Dans l’infini

     

    Il étale à mes pas

    Les volutes mirifiques

    Des mille univers du je suis…

     

     

    Et

    Alors en m’engouffrant

    Dans cette immanence

    Je découvre que toujours

    J’ai été là

    Au milieu du silence

    A interpréter la musique de l'être

    Dans la lumière de mon regard

    Et de ma souvenance...

     

    Et

     

    Subrepticement  

    Sans que je le veuille 

    De nouveau

    Comme au cœur du kaléidoscope

    Miroir brisé de moi-même

    Je me retrouve en cet instant

    A piocher sur mon clavier

    Pour vous emmener avec moi…

     

    Mais cette fois-ci 

    Je sais que vous venez…

     

    Alors vous venez ?

      

    Fermez les yeux

    Laissez le je suis

    Affrontez l’angoisse métaphysique

    Des gouffres des mondes

    Et quand au bout de l’abîme

    Cette angoisse se meurt

    Tenez bon ! 

     

    Il arrive que dans le vide

    Il/Je

    Vous prends la main

    Et vous ouvre les portes de la transcendance

     

    Je suis

     

    Et quand cela vous viendra d’y croire

    De le faire à vous

    Alors à tout jamais

    Le présent pour vous

    sera éternel...

     

     

    Vous venez…

     

     

     

    Yves Drolet

    10/09/2013 09:47:44

     

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  • Le rouge et le noir

      

     

    Si j’avais de l’amour la couleur

    Je grimerais le ciel tout de sang

    Si j’avais de la haine le pendant

    Je le farderais de noirceur

     

    Quand vient le soir

    Pour que le ciel flamboie

    Le rouge et le noir

    Ne s’épousent-ils pas *

     

    Alors, y’a erreur

    Pour peindre l’amour

    Il faut du noir et du rouge

    Ne reste plus rien pour l’aigreur 

     

      

    Pad, * Bernadette Regnier

    MP3: Just Be, youtube.com

     

     

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