-
Le dû
Tant qu’on est petit enfant,
De ce monde rien n’est important.
Les matins viennent comme les nuits
Sans vraiment qu’il y est un transit.
Quelque temps plus tard :
Les jours viennent à la semaine,
Les mois à la douzaine
Et les années de nulle part…
De nulle part
Parce qu’absentes à nos regards.
Puis un jour vient le savoir
Et avec lui le devoir…
Le devoir de croire
Que l’existence de nos jours
A un but, un espoir :
Élever son mausolée quelque part
Pour y dormir quand viendra le soir.
Mais où est ce boisé, cette île, ce pays
Qui n’ont pas encore été conquis?
Que donner à la vie
En retour de la vie?
Pourquoi suis-je ici?
L’enfant sans souci
Découvre en lui
Qu’existe un esprit;
Qu’il ne vit maintenant que par lui
Et pour lui.
Vivre a un fruit
À remettre à la vie.
-0-
J’ai pris mon bagage
Pour ce long voyage
Vers ce pays
Où l’arbre de mon Éden
Me livrerait ce fruit.
Quand on ne sait pas
Qu’elle est la bonne voie
On va d’ici à là;
On monte aux cimes des joies
Pour redescendre pleurer en bas.
Sous la pluie et le vent,
Sous le soleil trop ardent,
On marche si longtemps
Qu’une fois de trop passent les ans.
-0-
J’ai enfin trouvé mon boisé,
Mon île, mon pays.
L’Éden? Pas trouvé!
Le mausolée?
Rien à en cirer!
Le dû à la vie?
Le fruit?
Juste aimer…
Et pour encore plus aimer
Je continuerais à voyager
Si je n’étais si fatigué.PAD
Musique: Tears of the past, Origen
4 commentaires -
Ce n’est qu’un tout petit grain
Qui sous la neige des hivers
N’attend que son destin
Ah! Se dit-il
Combien d’autres glaces passeront
Avant que je ne sois bourgeon
Qu’éclose mon cœur
J’attends depuis si longue saison
Que j’en ai presque passé l’âge de raison
J’ignore encore ce qu’est le bonheur
D’amour je ne sais rien
J’en ai grand chagrin
Ah… misère
Mais le printemps tisse lentement sa toile
Sur les jours froids sans étoiles
Le givre fond, fond
C’est en ce temps de renouveau
Que le ciel bleu dit à puceau
Sort ton museau!
Qui donc m’éveille
Est-ce toi hirondelle
Ah Azur! Tu es si beau
Petit grain décide qu’est venu le temps
Ce sera ce printemps!
Où bien que je meure en cet an
Ah qu’elle est belle!
Dit le soleil
Et Marguerite fait merveille
Sous l’admiration
D’un papillon
Butinant sur son cœur
Et ses pétales s’illuminent
De la Lumière des Anges
D’émotion elle scintille
Et Papillon de butiner, butiner
Déposant ici et là mille baisers
Et Marguerite d’être toute transe
Ah! C’est Toi le Grand Amour
Ta tendresse est de velours
Sustente-toi de mon désir
Mon cœur est ton nid
Mon âme est ton lit
Par toi je donnerai la vie
Et mai passe
Et juillet trépasse
Marguerite dore à l’été
Et Papillon butine, butine
Semant dans les bois et les prés
Les embryons de demain
Si tout va bien
Ils sonneront les matines
D’un millier de grains
Quel mois d’août chaud
Reposons-nous veux-tu?
Je ménopause crois-tu?
Et septembre de venir
Et d’octobre refroidir
Ah! Comme notre nid est beau
Et Marguerite de blanchir, blanchir
Et Papillon de vieillir, vieillir
Mon Amour… toujours?
Je n’ai plus à voler
Je n’ai plus à semer
Notre œuvre est achevée
Et Marguerite de perdre sa robe
Aux gelures de novembre
Devenant poussière en décembre
De son amour privé
Papillon rend l’âme
Pourquoi attendre...
PAD
Musique : Bijan Mortazavi, Le monde des roses.
votre commentaire