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Chaque soir les flocons viennent au sol
En une mince couche folle,
Comme si elle voulait ajouter à ma nuit
Un peu de laine blanche sur mon esprit
Qui erre sur ce mont de Vie.
Ma fenêtre, de soir en soir se dentelle
D’un paysage toujours changeant.
Elle est de perles, d’opales, de diamants.
Lorsque j’appuis ma tête sur le verre
La mantille fait couronne sur ma tête.
Et fuient mes pensées
Au dessus d’une ville toute en feux
De ses bougies de l’Avent, ce temps pieux
Qui espère la naissance d’un Enfant du cœur
Qu’ici on appelle le Sauveur.
Cet Enfant, je le croise tous les matins :
Au levé, au couché, quand on joint nos mains,
À la messe de l’aube,
Le midi dans une bénédiction de l’auge,
Dans une lecture méditée au souper et en pause.
Mais sur le rebord de ma fenêtre,
Quand le dortoir s’endort repu d’un quotidien d’enquête,
Je viens y faire ma quête
D’un long monologue avec l’Esprit
Ou vider l’encrier d’un trop plein d’écrits.
Et quand l’Esprit m’est sourd,
Que les écrits sont en voyage aux amours,
La plume qui soupire depuis des jours
Trace les premières lignes du billet :
« De toi je m’ennuyais… »
Éloix
Les vieux papiers…
2011-12-11
Musique: Andréa Bocelli, Astro Del Ciel, Ste-Nuit.
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Ah… Je me sens si seul…
Tous mes frères sont partis en traîneaux
Pour parer les maisons du hameau.
Illuminés, habillés d’angelots,
Ils scintillent devant la fenêtre à carreaux
On leur a fait une place de choix
Au grand salon, comme il se doit.
Autour d’eux, des enfants aux yeux écarquillés.
Ah… Moi je suis seul et givré…
Pour lustrer leur rameaux d’hiver
Tous ces jours qui seront festivités,
Ils ont le tronc au vert
Dans un seau d’eau toujours renouvelée.
Ils servent même de garde-manger
Avec aux branches suspendus
Des noix, des fruits, des chocolats emmaillotés.
Ah… Moi je suis seul et bien nu…
Que je vous dise ce que j’ai entendu
Quand tout le village est venu :
« Regarde il a le tronc penché. »
« Oui et les branches de l’autre côté. »
« Serait-il bois de cheminée? »
« Mais non ! Trop gominé. »
« Bon! On en fera du plancher. »
Ah… Que je suis seul et mal aimé…
Pourquoi un vent de tonnerre
M’a-t-il semé de travers
Sur un coteau à sol de pierre ?
À qui la faute ce pied déhanché,
Ce faîte au 45 degrés ?
Je suis telle la grue et son bras
Attendant la casse en petit bois.
Ah… Je suis seul et mal formé.
« Regarde grand-papa,
Il est un peu penché comme toi.
Son ramage est joufflu, son faîte pointu.
Qu’en dis-tu ! »
« J’en dis qu’on le couchera sur un pied en croix,
Que son gabarit en deviendra droit.
Qu’on l’habillera comme un roi. »
Ah ! J’ai une famille dont je ferai la joie.
Éloix
2011/12/10
Musique: Tears in your eyes, winter sonata.
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Il neige
Il neige
Tout est blancDehors
Dedans
Blanc le banc
Des serments
Blanc le chemin
Et blanc l’oiseau
Volant
Lentement
L’hiver crisse
Aux berges duvetées
De la rivière gelée
Crissent nos pas oubliés
Dans les méandres poudrés
De nos éternités
Crissent encor
Les éclats d’or
De nos baisersLe temps se fige
D’ombres transies
Aux lignes rondes
De nos joues enfantines
L’hiver
Etreint nos souvenirs
En sa bogue de cristal
Qu’adviendra-t-il
Aux heures de grande débâcle ?
Régine Foucault © - 05/12/2011
Où va le Blanc ?
Un manteau de neige blanche
Recouvre mon pays
Mon pays des longs hivers
Mon pays aux amours emmitouflées
Blanc, mon pays !Sont gelés les ruisseaux
Gelées les rivières
On y patine, y glisse sur les congères
Y chantent encore les oiseaux
Sur mon pays, il fait BeauEt moi, dans ma solitude, bien au chaud
Je tisse mes nuits de rêveries
Je détisse mes journées
Je sculpte le passé
Mes mots, j'écrisEt je pense à nous
À tout ce blanc qui nous sépare
À ce passé qui se dénoue
Page blanche des éphémères
Où sont donc nos hier ?Et dis,
Où va donc le blanc, lorsque fond la neige ?
Ode©
8 janvier 2001
~*~En réponse à la question du poème:
Alain Springer
Eloix
Sophie Latendresse
Claude Gauthier
~~*~~
Où va le blanc ?
Il ne part pas, le blanc
Car jamais il ne meurt
Jamais il ne part de mon cœur
Quand il rentre sous terre
C’est pour en faire renaître
Tous ces jaunes, ces verts
Qui le font disparaître.Il ne part pas le blanc
Car il est toujours là
Dans chaque chose encore
Si tu ne le vois pas
N’en ait pas de remords
Même si c’est de toi
Et de tes mots d’amour
Que le bleu revenu
L’a chassé du décorIl ne part pas, le blanc
Il est en chaque rose
Que serait le bleuet
Et que seraient les mauves
Sans ce blanc qui mêlé
Aux couleurs de la vie
Ne venait à leur sang
Apporter la survieIl ne part pas, le blanc
Il reste dans nos rêves
Il est dans nos envies
Repose en nos chimères
Et nous dansons sur lui
Tout autour de la terre
Il ne part pas, le blanc
Il n’est pas éphémère.Il ne part pas, le blanc
N’aie donc plus ce souci
Il est là, tout autour
Ouvre tes yeux d’amour
Il baigne la lumière
Et parfume les airs
Tu y trempes ta plume
Pour écrire tes vers.Il ne part pas, le blanc
Les mots entre les lignes
Sont tous écrits de blanc
Et ils sont aussi forts
Que les autres et pourtant
L’idiot ne les voit pas
Le sage les ignore
Mais ils sont là, vraiment
Tissant les fils d’aurores
Où de blanches vestales
Dansent pour les amantsIl ne part pas, le blanc
Aux heures des aubes pâles
Qui chantent le printemps
Et se fondent en lui
En faisant éclater
Les couleurs de la vie
Il est bien là, vraiment
Il ne s’est pas enfui !Ma mie
Plus de tourment…
Alain Springer©
07 février 2005~~*~~
Où va le blanc ?
"Mon pays des longs hivers,
mon pays des amours emmitouflées."~*~
Où sont mes hier
Que j'avais enfouis dans un terrier
Pour pouvoir aux jours maigres m'en sustenter ?Quand tes neiges ont fait l'eau des souches
Et de la renaissance, la source,
Qu'as-tu laissé pour moi des fruits de mes souvenirs,
Que n'as-tu point laissé au moins le désir ?
Voilà qu'il n'y a plus de blanc
Et que le noir est au présent.Tu n' as pas envoyé mes rêves au ciel
Et pris mes derniers pains de miel,
Je ne pourrai m'élever à l'arc-en-ciel,
Tu as rogné mes ailes.Blancs sont mes souvenirs,
Verte est la terre de mes désirs,
Mais tu as pris le blanc
Et sans lui, tout est néant.Qu'as-tu fait des nuages blancs ?
Que n'as-tu gardé pour toi ce gris du deuil
Et laissé à moi, aux écureuils,
Peindre la toile du printemps.Où as-tu enfoui le blanc
Que je mélange la couleur
Qui trace le visage du bonheur ?Où est le blanc ?
Éloix
11 janvier 2001
~*~Où va le blanc ?
Entre l'infini et la mémoire
Sur un bout de lin fini tissé avec un peu d'éternel
Dans la profondeur morfonde de ton regardCoule lentement le long du sein de la mère-mamelle
Au fond d'un calice, oublié, séché...Le printemps venu, se sauve du lièvre aux muguets,
De la chouette au voile de confirmation,
S'accroche aux draps, face aux vents,
Faisant fi d'être de fiers vaisseaux aux aguetsOù va le blanc ? Il ne va nulle part ailleurs,
Enfin, je crois...De souvenirs flous, il me semble, qu'entre l'infini et ton regard,
Le Grand Blanc sera éternellement emmitouflé dans ma mémoire.
Sophie Latendresse
18 janvier 2001~~~§~~~
Où part le blanc de neige.. ? lorsque la neige fond…Ma foi votre demande, un peu trop tard arrive !
En voici les pourquoi ? Si la neige dérive
En premier lieu de l’eau - sachant bien que cette eau
N’est blanche à nul moment- je demande quel sceau
Auparavant a fait que la neige fût telle…
Et la question doit pour rester actuelle,
Nous être suggérée en termes novateurs :
Quels phénomènes sont du blanc les géniteurs,
Et non plus : où va-t-il ? Après votre réplique,
Me restera dès lors, sans en faire une pique,
Ayant appris de vous qui le manifesta,
De répondre à vos vœux : il retourne en l’état….
Claude Gauthier
novembre 2001Musique: Neige d'avril- Gil
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Neige qui tombe en confettis,
C'est une nuit qui dort sans bruit.
Des cheminées, fantômes s'enfuient
Sans un seul cri.
Les réverbères, lumières glacées,
Givrent la rivière de mes pensées.
Blottie au chaud des souvenirs,
L'âme soupire.
Et fuit le temps hors de moi,
J'entends un coeur tout près qui bat,
C'est Grand-Maman de sa douce voix
Qui me chante tout bas:
Une chanson de sa jeunesse,
Une mélodie pleine de tendresse,
Avec des mots qui sont caresses
Sons de coton.
"Que reste-il de nos amours,
Que reste-il de ces beaux jours ?"
Il reste encor chère Grand-Maman
Ces doux instants.
"Que reste-il de nos vingt ans,
Que reste-il des vieux amants ?"
Il reste encor chère Grand-Maman:
Petits-enfants.
C'est une nuit
Qui dort sans bruit,
La neige tombe en cheveux gris,
Une chanson, tout doucement, berce mon lit.
Éloix
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C’est déjà l’Avent…
L’avant de quoi ? Dirait notre enfant.
Hum ! Tu sais : l’attente de l’Enfant.
L’enfant de qui ? Elle est enceinte maman ?
E… On peut dire cela de Maman.
Bien voyons donc ! Son ventre n’est pas rond.
En fait il s’agit de notre Maman à tous.
Ah! Je crois que là tu pousses.
Bien sûr que non !
Moi je n’ai qu’une maman;
Elle n’attend pas un enfant,
Elle est mère de juste moi.
Mais non, mais non !
Celle qui est mère de nous, de moi,
De toi.
Et cette Maman a un nom.
Et qui est ?
Le sais-je moi qui elle est ?
Revenons avant tu veux bien ?
Bon! J’y reviens.
C’est déjà l’Avent.
Dans quatre semaines naîtra l’Enfant
Que tout le monde attend.
Et pourquoi tout le monde l’attend ?
Pour sauver le monde de Satan.
Et c’est qui Satan ?
Est-ce son parent ?
E… C’est le Méchant.
Et qui est le bon ?
Voyons ! C’est l’Enfant.
Ah ! Et son nom ?
Emmanuel.
Qui est sa mère ?
Notre Mère éternelle.
Qui est son Père ?
Notre Père éternel.
Et c’est qui les parents de Satan ?
C’est un Ange déchu; il n’a aucun parent.
Écoute, là tu pousses vraiment.
E… c’est compliqué tu sais;
Revenir plus tard sur ce point il me faudrait.
Ton histoire est toute mêlée.
Tu viens de l’inventer ?
Tes professeurs ne te l’on jamais racontée ?
Ils ne content que des vérités.
Revenons à l’Avent…
Écoute papa, restons au présent.
Ah! Et pourquoi ?
Bien moi, l’histoire qui me revient en ce moment,
C’est une nuit de froid mordant,
Un blizzard montant,
Les voitures ensevelies dans le stationnement,
Autour de la table les enfants, les parents, les grands-parents.
Tu sais, comme toutes les nuits de Noël d’avant.
Et papa… Ce sera dans pas longtemps.
Éloix
Décembre 2011
Musique : Memories under the moonlight
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